Depuis une quinzaine d’années environ, la réalisation de couronnes tout céramique s’est considérablement développée dans l’exercice quotidien des chirurgiens-dentistes. L’absence de métal dans ces prothèses présente de nombreux avantages : meilleure transmission de la lumière, mimétisme colorimétrique avec les dents naturelles, absence de corrosion et d’effet « flash » sur l’imagerie, moindre adhérence du biofilm [1, 2]. Deux grands types de céramique sont généralement utilisés aujourd’hui pour la réalisation des couronnes périphériques : le disilicate de lithium et la zircone. Elles présentent des caractéristiques et des propriétés très différentes ayant des répercussions sur leurs indications et leur assemblage. Faut-il coller ou sceller ces couronnes ? Après un bref rappel théorique sur ces deux matériaux, leur mode d’assemblage sera détaillé et illustré par deux cas cliniques.

Disilicate de lithium

Le disilicate de lithium est une vitrocéramique renforcée disponible pour réaliser des pièces prothétiques depuis 2006. Le haut taux de cristaux de disilicate de lithium (70 %) dans la matrice vitreuse permet d’obtenir de bonnes propriétés mécaniques. Cette matrice vitreuse est mordençable, permettant un assemblage par collage [3]. Il est possible de mettre en oeuvre ce matériau par technique pressée ou par CFAO (conception et fabrication assistées par ordinateur). Différentes opacités de céramique sont disponibles afin de s’adapter au mieux à la situation clinique. L’assemblage par collage permet de réaliser des pièces partielles (inlay, onlay, overlay, facette) ou périphériques (couronne). Le collage de ces vitrocéramiques est indispensable notamment lorsque les pièces sont de faible épaisseur afin d’assurer des qualités mécaniques optimales. Ces céramiques seront donc mises en oeuvre pour des couronnes périphériques de faible épaisseur avec des limites cervicales juxta ou supragingivales permettant la mise en place d’un champ opératoire et ainsi de conduire le collage dans de bonnes conditions.