Passage en revue des atouts de l’organisation en plateaux préparés, et conseils pour passer sans douleur de la théorie à la pratique. Si le principe est simple : mettre à portée de main du praticien tout le nécessaire pour réaliser chaque acte de la journée, au moyen de boîtes pour stocker le consommable non-stérilisable (le « bac », en plastique ou en aluminium anodisé), et de plateaux pour les instruments stérilisables (la « cassette », le plus souvent en inox) – la mise en application demande une première phase d’analyse rigoureuse des besoins, faute de quoi l’outil sera chronophage et énergivore. L’enjeu ? Éliminer les soucis logistiques pour vous concentrer sur ce que vous faites le mieux : soigner vos patients.

État des lieux

Dans la première édition de son ouvrage L’organisation du cabinet dentaire (1),...

Robert Maccario, consultant en organisation et fondateur du groupe Efficience dentaire(2), ne dénombrait en 2014 que « quelques centaines de cabinets qui travaillent tous les jours en Ba-Ca (bacs et cassettes) ». S’il est difficile d’actualiser ce chiffre, les adeptes des bacs et des cassettes restent encore minoritaires. Pour le Dr Delphine Leray-Mispreuve, convertie aux Ba-Ca depuis dix ans, la progression chez les dentistes français Mon guide Les atouts de l’organisation en bacs et cassettes est « très lente ». Impression confirmée chez Nichrominox malgré une première période de « prise de conscience flagrante », nous explique Alexandra Etienne, responsable commerciale du fabricant. C’est qu’accomplir cette démarche n’est pas « indolore », et il est toujours compliqué de changer ses habitudes, « les praticiens peuvent avoir l’impression de se contraindre car il faut déterminer à l’avance le matériel que l’on va utiliser. Mais c’est un gain de temps inestimable, car la réflexion ne se fait qu’une seule fois ! », insiste-t-elle.

Analyser ses besoins

Connaissez-vous la loi de Pareto, dite loi des 80/20 ? Du nom de l’économiste italien Vilfredo Pareto, cette loi empirique met en évidence que 80 % des effets sont le produit de 20 % des causes. Dans le contexte du dentaire, Robert Maccario en a fait son leitmotiv : « une dizaine d’actes représentent plus de 90 % des interventions, il faut donc débuter par les actes “coeur de métier”». Commencez par établir des protocoles cliniques pour chaque acte. Les besoins doivent être analysés en séparant le non-stérilisable du stérilisable. Le bac plastique contiendra tous les consommables qui devront être réassortis chaque semaine, « pas question de le remplir entre chaque patient, ou à midi ! », prévient le président d’Efficience. Il devra être facile à manipuler et devra disposer d’une contenance suffisante pour accueillir des produits de natures très disparates (seringues, fils, vernis…). La cassette, fermée et perforée, est, elle, conçue pour supporter les hautes températures de toute la chaîne de stérilisation sans être ouverte.

Gagner en rentabilité

La gestion du temps au cabinet est un enjeu crucial pour votre rentabilité, et fonctionner en Ba-Ca permet « à la logistique d’arriver au praticien, et non l’inverse. Je dirais même que pour un praticien sans assistante, c’est encore plus adéquat », assure le Dr Leray-Mispreuve, chirurgien-dentiste à Étoile-sur-Rhône (Drôme). « Si vous perdez cinq minutes par patient à chercher votre matériel dans les tiroirs, sans parler de ce que vous devez réclamer à l’assistante, imaginez le retard accumulé en fin de journée ! Dans une organisation en Ba-Ca, elle n’a qu’à prendre la cassette correspondant au soin : le praticien est sûr d’avoir tout le matériel. C’est évident que c’est beaucoup plus rentable, dès que vous ouvrez votre cassette, vous êtes opérationnels. » Elle ajoute que le stockage – individualisé – des instruments dans les cassettes permet de gagner en temps de tri et augmente leur durée de vie, « ils ne s’entrechoquent plus. En dix ans, aucun n’a été abimé ! ».

Préserver sa concentration

Bien plus, un praticien luttant contre le temps perdu – jamais retrouvé ! – risque aussi de perdre une ressource inestimable : sa concentration. Savoir que tous les outils sont à portée de main amène « une grande sérénité », ajoute le Dr Leray-Mispreuve qui prépare chaque journée de travail au moyen d’un code couleur, qu’elle répercute de l’agenda sur les cassettes. « Une assistante novice peut naviguer facilement, le jaune c’est le code de la prothèse, l’endodontie, c’est le rose… Et on reporte le code couleur sur l’agenda. » Le dispositif offre une grande autonomie, qui peut permettre de libérer du temps pour que l’assistante se consacre à d’autres missions.

Un atout pour l’ergonomie

Pour Robert Maccario, « le but est de ne plus fonctionner qu’avec les bacs et les cassettes ». C’est aussi l’occasion de mener une réflexion sur l’ergonomie, pour lutter contre les malpositions et les troubles musculo-squelettiques (TMS). L’idéal est de disposer les produits du bac sur une tablette « à géométrie variable qui va circuler autour de la tête du patient pour pouvoir être toujours bien positionnée. Ils doivent être disponibles à la main gauche du praticien, et à la main droite de l’assistante. » Adieu les gestes inutiles pour saisir un instrument, Delphine Leray-Mispreuve acquiesce : « tout est à portée de main, je n’ai plus à faire la girouette ou à me contorsionner… ».

Pour lire l’intégralité de cet article Solutions Cabinet dentaire n°21 , consultez nos archives

Cet article est réservé aux abonnés.