Jusqu’à ce jour, aucune technique d’endodontie ne permettait de stériliser totalement l’arbre canalaire et les canalicules dentinaires. Les derniers travaux sur l’ionisation et la production d’ions OH- permettent de remédier enfin à cette lacune importante. Éclairage.

Il s’agit d’une véritable révolution de l’endodontie. L’appareil Sterildent 0H-52 permet d’obtenir plus de 99 % de résultats favorables. La méthode s’applique en une seule séance. L’expérimentation porte sur 8 232 observations et sur 15 ans de recul.

Actuellement, un traitement canalaire bien fait, cliché radiologique retroalvéolaire faisant foi, dent cliniquement muette, est considéré comme totalement fiable et suffisant pour traiter les infections dentaires. L’expérience et les statistiques d’une part, les travaux scientifiques et la recherche d’autre part, démontrent peu à peu que nous nous sommes fourvoyés et illusionnés, faute en partie aux antibiotiques qui ont masqué les réactions de l’organisme… De plus en plus de confrères sont conscients de l’échec de nos techniques, aussi sophistiquées soient-elles, et rejoignent sur ce point les dentistes holistiques.

Dentisterie holistique

On ne discute plus de l’existence, après dévitalisation de foyers infectieux résiduels, appelés infections focales, qui produisent des toxines qui passent par le sang et migrent dans l’organisme. Elles peuvent être responsables de pathologies à distance plus ou moins graves. En chirurgie cardiaque ou rénale, on en tient compte systématiquement. Tous les scientifiques qui ont travaillé sur le sujet sont d’accord. Alors, faut-il en venir ou revenir à la solution extrême, l’extraction systématique, comme le conseillent les dentistes holistiques ? Avec toutes les conséquences qui en découlent ? Déjà, nous voyons des publicités sur Internet de centres parisiens le préconisant (suivi d’implantologie).

Des résultats inconstants

Nous proposons une solution. Stériliser l’arbre canalaire et les tubules dentinaires d’une dent infectée est aujourd’hui possible grâce à un système : le OH-52. Le premier à avoir pensé à l’ion OH- est Bernard. Il construisit le premier appareil d’ionisation dans les années 40, l’ionophorèse. Il était tout proche de la solution. Les endodontistes de l’époque, devant des résultats souvent peu évidents et surtout inconstants, ont rapidement rejeté sa technique qui est ensuite tombée dans l’oubli.

Nous avons repris l’ensemble des travaux de Bernard de 1974 à maintenant. Nous avons :

• D’abord réussi à résoudre le problème majeur que représentaient les quatre paramètres et qui sont la clef de la réussite : temps de passage, intensité du courant, quantité totale d’ion OH- à appliquer, en fonction du type et de la diffusion de l’infection.
• Ensuite, obtenu des preuves irréfutables de l’action et de l’efficacité de la méthode.
• Enfin, construit divers prototypes et déposé des brevets, obtenu le CE.

Avant de présenter notre technique, je vous rappellerai les raisons de l’échec des techniques actuelles de dévitalisation dentaire. Ces raisons se limitent à un seul nom : l’anatomie. Trois obstacles qui n’ont pas encore été franchis :

• Le premier obstacle : le delta apical, problème parfois résolu mais souvent seulement en partie.
• Le deuxième obstacle : les canaux secondaires dits accessoires, microscopiques pour la majorité ; problème non résolu en totalité.
• Le troisième obstacle, le plus important : la dentine et ses tubuli, problème jusqu’ici jamais résolu ; (Fig.1)

La dentine

La dentine (ou ivoire) entoure la pulpe dentaire. C’est, après l’émail, le deuxième tissu le plus dur de l’organisme. C’est une matrice extracellulaire produite par les odontoblastes, puis calcifiée (cristaux d’hydroxyapatite) et parcourue par de très nombreux (50 000 / mm2) petits canalicules (ou tubules dentinaires). Ceux-ci, perpendiculaires à la surface, contiennent un fin prolongement cytoplasmique des odontoblastes : les fibres de Tomes. La dentine constitue le tissu dentaire, le plus important par sa masse ; dans les conditions normales, elle est entièrement recouverte soit par l’émail, soit par le cément. La grande sensibilité de la dentine est due aux fibres nerveuses amyéliniques dont les terminaisons nerveuses libres sont en contact étroit (en particulier par des gap-jonctions) avec les odontoblastes et leur prolongement cytoplasmique. Tous les stimuli (tact, chaud, froid…) sont ressentis comme un message douloureux. La dentine est un tissu avasculaire mais innervé. Ceci est extrêmement important. Les antibiotiques ne pourront atteindre les bacilles réfugiés dans les tubules dentinaires puisqu’il n’y a pas de vaisseaux sanguins. Comment stériliser l’ensemble de ce réseau à la fois macroscopique et microscopique ? Au moyen d’instruments ? De liquides ? De pâtes ? En provoquant des coagulations ou vitrifications des parois canalaires ? Des rayonnements type laser qui sont linéaires et incapables de prendre des courbures surtout microscopiques ?

Si l’on connait un peu l’anatomie de la dent et si on réfléchit un tant soi peu, cela semble ridicule que certains essaient encore. Comment aller dans tous les canaux ? Comment résoudre le problèmes des delta apicaux ? Des canaux accessoires ? Et surtout, comment aller dans des canalicules microscopiques de la dentine, orientés dans les trois dimensions et non vascularisés ? Emprisonner hermétiquement ces bactéries par des obturations parfaitement étanches ? Vue de l’esprit. Le problème semble donc insoluble. C’est ce que confirment d’ailleurs de nombreux praticiens.

L’ionisation

Pourtant, une solution existe, nous allons le démontrer scientifiquement. Tout commence en fait avec l’électricité. Un ion est un élément chimique ou une molécule qui a une ou plusieurs charge(s) électrostatique(s). Un ion ayant des charges positives est un cation. Un ion ayant des charges négatives est un anion. Si vous placez dans un récipient de l’eau (H2O) et que vous y plongez les deux électrodes, l’une positive, l’autre négative, d’un fil électrique que se passe-t-il à ce moment lors du passage du courant ? (Fig.2)

Il va y avoir séparation des ions constituant les molécules d’eau qui vont entrer en contact avec le courant électrique. Ce qui en chimie donne le résultat suivant : H20 = H+ et OH-

Les ions OH- se dirigeront vers l’électrode positive, et les ions H + vers l’électrode négative. Ce phénomène porte le nom d’électrolyse, et son résultat (séparation des molécules en ions) : l’ionisation. Maintenant, prenons un tuyau en verre par exemple que vous remplissez de coton humidifié avec de l’eau et du sel (NaCL). Que se passe-t-il ? Même chose, mais cette fois-ci l’ionisation agira sur deux molécules, celle de l’eau (H2O) et du chlorure de sodium (NaCl) ; (Fig.3) Ce qui donne : H20 = H+ et OH- et NaCL = Na+ et CI-

Les ions négatifs (OH- et Cl-) vont migrer vers l’électrode positive, alors que les ions positifs (H+ et Na+) vont aller rejoindre l’électrode négative. Vous avez peut-être déjà compris que ce tuyau représente les canaux dentaires et les tubuli dentinaires, et que le coton imbibé d’eau salée n’est autre que les parties organiques et la lymphe que contiennent ces derniers.

Cette expérience peut être reproduite avec une dent que l’on a extraite. On plonge ses racines dans de l’eau salée et nous y ajoutons alors un réactif, la phénolphtaléine, qui se colore en rouge au contact des ions OH- ; (Fig.4 et5) Ce qui donne : H20 = H+ et OH- et NaCL = Na+ et CI-

Cette expérience a démontré que les ions OH- ont parcouru TOUS les canaux et tubuli de la dent, y compris les tubuli dentinaires.

Qui nous dit que l’on stérilise ces canaux et tubuli in vivo et comment l’expliquer ? Il se trouve que l’ion OH- a des propriétés très particulières. Reprenons notre tuyau. Tout le long du coton imbibé, ensemençons-le de bactéries. Faisons passer le courant quelques minutes (dix environ) et analysons le coton. Vous pourrez constater qu’il est stérile, on ne retrouve plus les bactéries que l’on avait introduites. Ceci est normal, car la science a démontré depuis fort longtemps que l’ion métallique OH- est un remarquable désinfectant, comme d’ailleurs un certain nombre d’autres ions métalliques, par ses qualités bactéricides et bactériolytiques. « Les ions métalliques sont d’autant plus mobiles que le milieu est acide et leur surabondance entraîne une grande toxicité pour l’activité microbienne. » ; (Inra, anales 1986 : « Negative ion chemical ionization mass spectrometry of trichothecenes : Novel fragmentation under OH− conditions » ; William C. Brumley, Denis Andrzejewski).

Quantité totale d’ions OH- dégagés

D’autre part, l’ion OH- a bien d’autres propriétés intéressantes ; (Fig.6) Ce qui donne : H20 = H+ et OH- et NaCL = Na+ et CI-

Reprenons à nouveau notre tuyau. Nous l’avons stérilisé avec son coton septique en faisant passer le courant durant un temps Y évalué en minutes et à une intensité X en milliampères. Que se passe-t-il si nous faisons varier les deux paramètres Y et X ? Il faudra un certain nombre de minutes de passage et une intensité minimum en milliampères pour stériliser notre tuyau. Ceci veut dire qu’il faut une quantité totale suffisante et nécessaire d’ions OH- pour obtenir la stérilisation. Le résultat dépendra donc du temps de passage du courant, de son intensité, donc de la vitesse de production des ions OH-, et finalement de la quantité totale d’ions OH- dégagés.

Si nous arrivons à maîtriser ces paramètres en fonction des diverses pathologies infectieuses de l’organe dentaire, nous aurons presque gagné notre pari. Presque, car il existe un autre paramètre, la diversité des lésions infectieuses :

• Bactéries plus ou moins résistantes.
• Lésions plus ou moins diffuses
Étude de prélèvements intra canalaires

Le système OH – 52 a été conçu pour évaluer le temps, la vitesse de passage, l’intensité du courant et la quantité totale d’ions OH- utilisés. Mais où est la preuve que, dans l’organe dentaire, nous avons vraiment stérilisé les canaux infectés ? Vous constaterez que je me fais l’avocat du diable. Voici une étude (classiquement pratiquée en endodontie) de prélèvements intra canalaires comparatives ; (Fig.7) Mais pour nous, elle n’a aucun sens car le fait que le canal principal soit stérile ne garantit rien. Les coupes de dents traitées par l’OH-52 sont étudiées au microscope électronique. Les tubuli dentinaires doivent être stériles. Dans 98 % des situations, c’est le cas. Ceci est confirmé par les statistiques des résultats cliniques établies sur 15 ans et sur 8 232 cas que nous versons au dossier.

Comment utiliser l’ionisation avec Sterildent 0H-52 ? Avant tout, le système ne remplace pas la technique de préparation et d’obturation canalaire actuelle qui est bien codifiée et qui reste importante et nécessaire. L’anesthésie, l’ouverture de la chambre pulpaire, le parage canalaire, le drainage, et la meilleure obturation canalaire possible restent des gestes incontournables. L’utilisation du système ne va donc pas révolutionner les habitudes du praticien. L’ionisation par 0H-52 est donc un complément déterminant et indispensable pour obtenir la stérilisation complète de l’arbre canalaire et des tubules dentinaires. Pour obtenir un résultat de qualité et constant, il est souhaitable de pratiquer l’obturation canalaire définitive immédiatement après le passage des ions OH-. Si le praticien préfère exécuter la préparation canalaire sur plusieurs séances, ceci est possible, mais la méthode OH-52 permet, quelle que soit l’importance de l’infection, de traiter en une seule sénace.

Ceci peut étonner certains mais est une réalité démontrée par notre expérimentation. Cette possibilité de traiter les infections dentaires en une seule séance représente des avantages importants, aussi bien pour le praticien que pour le patient : gain de temps, diminution des risques de réensemencement, augmentation des résultats satisfaisants, augmentation du confort du patient.

L’expérimentation et les statistiques

Avant de s’aventurer à prétendre être capable de stériliser totalement un organe dentaire, il a fallu expérimenter et améliorer peu à peu la technique, et ceci sur plus de 8 000 cas et sur 15 années. Les preuves apportées devraient convaincre aussi bien les dentistes holistiques que les praticiens classiques et répondre aux sceptiques ; (Fig.8 à 10) Ce qui donne : H20 = H+ et OH- et NaCL = Na+ et CI-

Cette expérience a démontré que les ions OH- ont parcouru TOUS les canaux et tubuli de la dent, y compris les tubuli dentinaires.

L’étude systématique et comparative des observations exposées dans ce travail permet d’énoncer l’ensemble des conclusions suivantes :

• Le taux du pourcentage des résultats s’élève à 99,9 %. Les résultats défavorables sont très rares. Sur 8 000 observations, les échecs constatés sont au nombre de 22. Autant dire que le pourcentage d’échecs peut être chiffré à un taux inférieur à 2 %. Par échec, nous entendons la nécessité de pratiquer l’avulsion de la dent.
• Quelles que soient les formes cliniques ou anatomopathologiques des lésions traitées par la méthode, les résultats sont les mêmes et convergent vers une guérison rapide.
• La méthode a toujours été appliquée en séance unique, quel que soit le stade de l’infection.
• La persistance de désordres sur le plan fonctionnel, comme sur le plan anatomo-pathologique n’existe pratiquement pas. Dans quelques cas (dans les suites de pulpites aigües), peuvent apparaître des douleurs précoces supportables et de courte durée. On peut noter exceptionnellement un Å“dème peu important cutanéo-muqueux, sans manifestation ligamentaire ou ostéo-périostée notable.

Un complement endodontique

La méthode OH- 52 réalise la stérilisation de l’ensemble de l’arbre canalaire dentaire et des tubules dentinaires. Ceci représente l’innovation de la méthode qui est une révolution en endodontie. La méthode d’application est simple, indolore, et rapide. Le système ne change en rien les habitudes du praticien et représente un complément aux techniques connues, mais se révèle un complément indispensable en endodontie ; (Fig.11).Ce qui donne : H20 = H+ et OH- et NaCL = Na+ et CI-

Cette expérience a démontré que les ions OH- ont parcouru TOUS les canaux et tubuli de la dent, y compris les tubuli dentinaires.

Les résultats de l’expérimentation démontrent une efficacité jamais atteinte jusqu’à ce jour si les conditions d’application sont respectées.

Légendes et Figures

Fig.1: Au microscope électronique : tubuli dentinaires contenant des bactéries.

Fig.2: Si vous placez de l’eau (H2O) dans un récipient et que vous y plongez les deux électrodes, l’une positive, l’autre négative, d’un fil électrique : que se passe-t-il lors du passage du courant ?

Fig.3: Coton humidifié. Cette fois-ci, l’ionisation agira sur deux molécules, celle de l’eau (H2O) et du chlorure de sodium (NaCl).

Fig.4: Cette expérience peut être reproduite avec une dent que l’on a extraite. On plonge ses raciness dans de l’eau salée et nous y ajoutons alors un réactif, la phénolphtaléine, qui se colore en rouge au contact des ions OH-.

Fig.5: Cette expérience a démontré que les ions OH- ont parcouru tous les canaux et tubuli de la dent, y compris les tubuli dentinaires.

Fig.6: L’ion OH- a d’autres propriétés intéressantes.

Fig.7: Tableau 1

Fig.8 à 10: Tableaux 2 à 4

Fig.11: La méthode OH-52 ne change en rien les habitudes du praticien et représente un complément aux techniques connues, elle se révèle un complément indispensable en endodontie.

Pr P.-E. LAGARDE et Dr R. P. LAGARDE

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