Les ciments biocéramiques sont apparus il y a plus de vingt ans sur le marché. Le Mineral Trioxide Aggregate (MTA) était la première formulation de ce dispositif médical proposée à l’utilisation en endodontie. Les indications d’utilisation thérapeutique sont nombreuses et regroupent notamment les coiffages pulpaires, l’apexification, le traitement des perforations et l’obturation rétrograde en chirurgie endodontique.

Récemment, la gamme des ciments biocéramiques s’est agrandie et comporte désormais de nouveaux produits destinés à l’obturation canalaire. En quoi les ciments biocéramiques diffèrent-ils des ciments d’obturation canalaire que nous connaissons et utilisons ? Nous analyserons leur intérêt clinique et pratique et présenterons leur mode d’utilisation.

Composition et réaction de prise

Le matériau, hydrophile, est composé de silicates de calcium. L’initiation de sa réaction de prise se fait dans un milieu humide. De par leur taille, les nanoparticules du ciment sont capables de pénétrer jusque dans les tubuli dentinaires où la composante hydrique de la dentine accélèrera la prise du matériau. Le ciment présente également la propriété de former des cristaux d’hydroxyapatite, et d’assurer ainsi une liaison chimique avec les parois canalaires d’une part, et d’autre part une liaison micromécanique garantissant ainsi une étanchéité durable (Atmeh 2012). L’hydratation du silicate tricalcique entraîne la production d’un gel de silicate de calcium hydraté et la libération d’hydroxyde de calcium contribuant à augmenter le pH et ainsi à avoir une action antibactérienne (Camilleri 2014, Xuereb 2015).