Les parodontites sont des maladies inflammatoires multi-factorielles, d’étiologie infectieuse, qui se caractérisent par la destruction des tissus de soutien de la dent. Contrairement à ce que l’on pensait il y’a encore peu de temps, les gens qui ont une meilleure hygiène bucco-dentaire n’ont pas moins de parodontites. En effet, certains patients ayant un brossage peu efficace ne rencontreront jamais de problèmes parodontaux, et inversement certains patients avec une hygiène parfaite présentent des formes de parodontites sévères. D’où l’importance d’une détection précoce de ces patients à risque.

Quatre conditions sont nécessaires pour perdre de l’attache :

  • présence de bactéries virulentes (Aa, Pg, Pi, Tf, Spirochetes),
  • absence de bactéries protectrices,
  • environnement dento-gingival défavorable (bruxisme, surocclusions, obturations débordantes, tartre, chevauchement, inflammation gingivale, augmentation de température, problèmes orthodontiques…),
  • défaillance du système immunitaire transitoire ou définitive (diabète déséquilibré, maladie auto-immune…).

Chacune de ces quatre conditions est nécessaire mais non suffisante pour aboutir à des pertes d’attache.

D’après LOE et Coll. (1986), on peut distinguer trois groupes d’individus.

  • Les sujets qui ne présenteront pas de maladie parodontale avec destruction osseuse. Ils peuvent être affectés d’inflammation gingivale mais pas de parodontite. Ils sont environ 5 %.
  • Les sujets dont les gingivites évoluent en parodontites à évolution relativement lente et avec peu de signes cliniques. Ils sont environ 80 %.
  • Enfin, les sujets qui présentent des parodontites agressives et qui seront édentés totaux ou partiels en absence de diagnostic et de traitement adapté. C’est le groupe de sujets à haut risque et ils représentent 10 à 15 %.

Les facteurs de risque des maladies paro-dontales sont multiples, il en existe une vingtaine :

  • antécédents familiaux de maladie parodontale agressive et/ou test génétique positif,
  • âge,
  • alcool,
  • tabac,
  • genre (plus chez l’homme que chez la femme),
  • faible résistance à l’infection,
  • réponse négative au stress associé à de l’anxiété,
  • déficit immunitaire,
  • diabète, obésité et syndrome métabolique,
  • ostéoporose,
  • déficit en calcium/vitamine D,
  • résistance à la carie,
  • antécédent de gingivite ulcéro-nécrotique.

Le facteur génétique n’est qu’un des facteurs de la maladie parodontale, cependant, plus une parodontite est agressive et d’apparition précoce, plus ce facteur est important. La génétique est le facteur de risque le plus important quand il existe. L’omnipraticien doit être capable de dépister à temps les sujets à risque de perdre précocement leurs dents afin de mettre en place les méthodes de prévention, les traitements efficaces et/ou les thérapeutiques de soutien nécessaires.

Il est maintenant reconnu que les infections provoquées par des pathogènes parodontaux ont un impact sur l’état général (déséquilibre du diabète, grossesse avec risque d’accouchement prématuré, risque d’endocardite, risques infectieux sur les prothèses biologiques (prothèses de hanche par exemple…).

Le dépistage précoce des maladies parodontales et leur prévention sont donc un enjeu de santé publique majeur.

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