«Il est important de pouvoir compter sur nos chirurgiens-dentistes réservistes, notamment pour pouvoir remplir l’ensemble de nos missions, que ce soit ici en France ou dans la bande sahélo-saharienne » déclarait le médecin en chef Claude, délégué aux réserves à la Direction Centrale du Service de Santé des Armées (SSA) lors de la journée de formation organisée par la Fédération Nationale des Chirurgiens- Dentistes de Réserve (FNCDR) au congrès de l’ADF en novembre 2015. Un constat que dresse également le chirurgien-dentiste en chef Guillaume, coordonnateur national pour l’odontologie des armées.

En effet, aujourd’hui, le SSA « ne pourrait plus fonctionner sans la réserve. Le SSA a clairement besoin des praticiens réservistes. Leur présence est indispensable au bon fonctionnement du système car nous ne sommes pas suffisamment nombreux pour toutes les missions ». Aujourd’hui, si un chirurgien-dentiste souhaite s’engager dans les armées, il peut rejoindre le service de santé soit à temps plein comme personnel d’active, soit à temps partiel comme réserviste, deux statuts bien distincts. Les dentistes d’active dispensent chaque jour des soins et des aptitudes aux militaires. Les réservistes, ont les mêmes missions mais leurs activités très décentralisées sont plus orientées sur l’aptitude des militaires partant en opérations extérieures. Pour autant, une fois sur le terrain, ils remplissent exactement le même type de missions. À l’heure actuelle, les contrats d’engagement à servir dans la réserve (ESR), conclus pour une durée de 1 à 5 ans, vont de 10 à 30 jours par an, et peuvent aller jusqu’à 2 mois dans les cas de missions extérieures. L’ensemble de ces activités repose bien sûr sur le strict volontariat du réserviste.

Les différentes missions

Dans les faits, la mission du dentiste militaire consiste d’une part à améliorer l’état bucco-dentaire des militaires et, d’autre part, à diminuer l’impact de la pathologie dentaire sur la disponibilité opérationnelle des militaires. On estime à 3 % le nombre de militaires consultant pour un problème dentaire sur une mission de 2 mois. « Le militaire n’aura pas forcément quelque chose de grave mais il va avoir un souci qui va l’inquiéter et le pousser à consulter. Cela signifie donc qu’il faut avoir des chirurgiens-dentistes d’active ou de réserve à proximité des militaires afin de diminuer leur indisponibilité opérationnelle et leur permettre de reprendre leur mission le plus vite possible » précise le coordonnateur national pour l’odontologie dans les armées.

Pendant leurs journées d’emploi, les chirurgiens-dentistes de réserve sont des militaires à part entière. Ils perçoivent une solde équivalente à celle d’un chirurgien-dentiste d’active de même grade mais proportionnelle au nombre de jours effectués. L’engagement en tant que militaire de réserve est donc défrayé mais cela ne constitue pas la motivation des chirurgiens- dentistes qui servent dans la réserve. Leur engagement trouve sa source dans la volonté de mettre leur savoir-faire au service de leur pays ainsi que dans la possibilité d’exercer leur profession dans des conditions très différentes.

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