« Mon mari est chirurgien-dentiste. Nous avons divorcé il y a cinq ans. Heureusement, nous n’étions pas associés ! Quel cauchemar cela aurait été ! » Voilà en substance la peur de tous ceux qui ont fait le choix de vivre et travailler avec leur conjoint. Comme cette praticienne des Vosges qui préfère conserver l’anonymat, nombreux sont les professionnels à redouter le pire en cas de séparation. Mêler les affaires...

et les sentiments : est-ce bien raisonnable ? Les avis sont partagés. Pourtant, 600 000 entreprises commerciales ou artisanales sont dirigées par un couple et 200 000 professionnels libéraux exercent avec leurs conjoints. Sans compter ceux qui sont en union libre.
Bien sûr, se lancer avec sa moitié a des avantages. « Les premières années de notre mariage, nous avons longuement hésité, poursuit la praticienne, cela nous aurait permis d’optimiser notre activité, de mutualiser nos moyens, d’élargir notre amplitude horaire, de compter l’un sur l’autre pour les urgences, etc. La prudence a été bonne conseillère, nous avons finalement exercé dans deux cabinets différents. » Une bonne opération en définitive… Car, une lune de miel peut être de courte durée.

Ne pas nier la réalité

Un mariage sur trois débouche sur un divorce. Les entrepreneurs n’échappent pas à cette triste réalité. Installé au Bourget-du-Lac, le Dr A.B, 33 ans, connaît cette statistique. En couple avec une « consÅ“ur », il a préféré créer son cabinet, seul. « Il est impossible de savoir ce que nous réserve l’avenir. Les divorces sont fréquents, il ne faut pas nier la réalité, ça peut arriver à tout le monde. Et dans ce cas, qui accepte de s’asseoir sur des dizaines de milliers d’euros ? De quitter le cabinet ? De repartir à zéro ailleurs ? Nous n’avons jamais envisagé de nous associer ensemble, ce n’est pas un sujet tabou, nous préférons simplement conserver une forme d’indépendance. »
Le chirurgien-dentiste a emprunté 900 000 € pour sa création. Le couple a fait appel à un notaire pour définir précisément les termes de leur contrat de mariage. « Le fait de clarifier notre situation patrimoniale et d’anticiper l’échec de notre relation a été très libérateur. On se protège l’un comme l’autre. Cela ne signifie pas que l’on envisage le pire ou que l’on doute de nous. » Le Dr A.B estime que pour s’associer, « il faut avoir une vraie envie de partage. Mutualiser les moyens pour simplement économiser sur une radio panoramique ne suffit pas. Il faut partager une philosophie, des aspirations, des projets, etc. Par ailleurs, une partenaire fantastique dans la vie privée n’est pas forcément la meilleure des associées ». Certes, mais elle peut aussi l’être.

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