Nous avons fait récemment un état des lieux à propos de la 3D bonne matière, avec Bertrand Busson, prothésiste dentaire au sein de la société wiShape. Pour l’instant, imprimer de la céramique en dentisterie ressemble à un doux rêve, même si cela est en cours de développement par la société 3D Ceram Prodways à l’université de Nancy. Cependant, si celui-ci devait se réaliser, il y aurait à l’avenir moins de perte qu’avec l’usinage. Cela permettrait d’ailleurs d’imprimer des pièces dans le respect le plus strict de l’économie tissulaire », explique le Dr Arnaud Soenen, chirurgien-dentiste à Bordeaux.
 
Lorsque l’on parle d’« impression 3D bonne matière », il faut en premier lieu comprendre qu’il s’agit d’un modèle additif. Cette technologie permet d’ajouter de la matière couche par couche ; (Fig.1 et 2) à l’inverse de l’usinage qui travaille selon un modèle soustractif. Et, en termes d’application, alors que l’usinage est plus orienté pour faire de la série (connectique implantaire ou encore implants), l’impression 3D va être plus orientée sur le prototype et la pièce personnalisée ; (Fig.3 à 5).

A l’heure actuelle, l’objectif est de tendre vers l’impression 3D « bonne matière ». En d’autres termes, « un chirurgien-dentiste va souhaiter par exemple se procurer un produit et il va obtenir celui-ci en supprimant les intermédiaires. Et c’est ce vers quoi l’on veut tendre en dentisterie aujourd’hui », précise le Dr Arnaud Soenen. Plus précisément, « l’impression 3D va permettre la réalisation de modèles de travail tels que des modèles de couronnes, des reproductions de mâchoires, des facettes d’essayage et la production de gouttières en orthodontie » ; (Fig.6, 7).